Le remboursement des protections périodiques
ou la précarité menstruelle
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États-Unis
Aujourd’hui, aux États-Unis, 11 états sur 50 ont supprimé la taxe tampon. Dans les autres états, elle oscille entre 4% et 10%. Cette taxe était plus élevée avant mais elle a été jugée sexiste en 2016, ce qui a permis de la baisser. L’état de New York est le premier à enlever cette taxe sur les serviettes.


Écosse
Alors que les protections hygiéniques avaient déjà été rendues gratuites et mises à disposition facilement dans les écoles et université pour les étudiant.e.s en 2018; le 26 février dernier le Parlement écossais a franchi un nouveau pas en direction de la gratuité des protections périodiques. Elles seront, quelqu’elles soient, mises à disposition dans différents lieux publics comme les pharmacies ou centres communautaires pour toutes les personnes menstruées, sans condition.
Népal
À l’ouest du Népal, une croyance traditionnelle oblige les femmes à fuir leurs foyers pendant leurs règles, jugées impures, intouchables, et capables de lancer de mauvais sorts. Elles sont forcées d'aller dans des huttes qu'elles partagent, cette tradition est appelée “le chapaudi”. Les femmes des régions rurales sont exilées une semaine par mois pendant les 35 ou 45 années durant lesquelles elles ont leurs règles.
Les femmes en exil sont souvent exposées au danger des températures très froides, aux feux pouvant se propager, mais aussi aux serpents ou aux violeurs, qui entrainent parfois leur mort. Par exemple, il n'est pas rare qu'elles soient étouffées par la fumée des feux qu’elles allument pour se réchauffer.
Cette tradition est pourtant interdite par la loi depuis 2005 et sanctionnée par des amendes pécuniaires ou même l’emprisonnement.


Royaume-Uni
En 2015, au Royaume-Uni, où la taxe sur les produits de protections périodiques est à 5%, soit le plus bas de l’Union Européenne, le gouvernement a promis de reverser les recettes de cette taxe à des associations qui œuvrent en faveur des femmes.
De plus, une grande enseigne s’est engagée à payer les 5% de la “taxe tampon” au nom de ses clientes, permettant de réduire le prix de quelques centimes.
Pour autant, des produits comme les tisanes, les décorations comestibles pour gâteau ou la viande de crocodile sont taxés à 0%.
Le gouvernement a aussi milité auprès de l’Union Européenne pour supprimer totalement la taxe. Récemment, le gouvernement a annoncé la suppression totale de cette taxe à partir de janvier 2021. En effet, le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne et ne sera donc plus soumis à toutes ses régulations.
Irlande
En Irlande, les protections périodiques ne sont pas soumis à des taxes. En effet, ces taxes avaient déjà été supprimées dans le pays lorsque l’Union Européenne a mis en place les taux minimums.

Inde
Le tabou entourant les règles est très présent en Inde. Il est encore plus fort dans les campagnes par rapport aux villes où il empêche les femmes de connaître les bases de la toilette intime. La grande majorité des jeunes filles manquent l’école lorsqu’elles ont leur règles. Lorsqu’elles ont leur règles, les Indiennes n’ont pas le droit d’accéder aux temples sacrés, de faire la cuisine ou encore de s’asseoir sur un canapé. Elles sont parfois exclues de leur foyer et sont obligées de vivre dans une cabane à l’extérieur.
Selon une étude du ministère de la santé publiée en 2017, seules 58 % des jeunes filles Indiennes ont une hygiène appropriée à leur cycle menstruel. Parmi elles, 42 % connaissent l’existence des serviettes hygiéniques, alors que 62 % avouent se débrouiller avec les vêtements qui leur tombent sous la main. Cela a une conséquence réelle sur la santé, près de 123 000 cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année dans le pays. La maladie recule dans les villes mais pas dans les campagnes.
Il s’avère que 36 % des Indiennes travaillant dans les plantations de canne à sucre subissent une hystérectomie (ablation de l’utérus), alors que la moyenne dans le pays s’établit à 3,2 %. C’est le résultat de la pression exercée par les propriétaires terriens cherchant à éliminer l’absentéisme de leurs ouvrières agricoles quand elles ont leurs règles. Tout cela bénéficiant de la complicité de médecins.
En 2018, la taxe sur les serviettes hygiéniques a été entièrement supprimée, notamment grâce à la pression de nombreux militant.e.s, politicien.ne.s et stars bollywoodiennes. Grâce à la réduction des prix des serviettes hygiéniques, plus de femmes pourront s’en procurer. Mais pas toutes. Pour les plus pauvres, s’acheter un paquet de serviettes hygiéniques est un luxe. Alors, elles ont trouvé des alternatives. Quand elles en possèdent, elles utilisent des morceaux de tissus qu’elles lavent et qu’elles sèchent à l’abri des regards.
Dans ces zones où l’accès à l’eau est rare, et le taux d’analphabétisation élevé, certaines associations tentent de faire changer les choses. Des groupements de femmes organisent des ateliers dans des villages isolés, où on montre aux femmes comment fabriquer une serviette hygiénique, faute de pouvoir les acheter à un prix raisonnable. Le tabou est tel que ces ateliers se font secrètement, sans la présence des hommes qui les accusent de pervertir les jeunes filles.
Après ces ateliers, les femmes du village prennent le relais dans la fabrication des serviettes hygiéniques. Elles créent une sorte de petite usine où une trentaine de jeunes femmes fabriquent des serviettes hygiéniques à la chaîne : elles découpent, stérilisent, pressent, scellent, emballent 5 000 serviettes par jour, conditionnées par paquets de six vendus 30 roupies (38 centimes d’euro). Ce nouvel emploi leur permet de gagner un peu d’argent mais avant tout de changer définitivement la vie des femmes du village. La majeure partie d’entre-elles n’avaient jamais entendu parler des serviettes hygiéniques auparavant.
