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Plusieurs initiatives de distribution de protections périodoques dans les milieux étudiants ont vu le jour ces derniers temps. Preuve que sans que personne ne se consulte, il semble qu'il fallait répondre à un besoin.

 

Si vous cliquer sur les villes, vous trouverez peut-être des surprises... 

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C’est par les universités que parfois les choses changent.

 

Des étudiant.e.s agissent pour le remboursement des protections, dénonçant cette précarité qui touche nombre d’entre elleux en essayant d’organiser des actions sur leur campus.

Nous avons également choisi de s'attarder sur cette échelle car nous sommes étudiantes et nous vivons directement ces projets.

Focus sur certaines universités qui tentent de faire bouger les choses, avec ou sans le soutien de l’administration, et qui influencent d’autres initiatives partout en France.

Nantes

NANTES

A Nantes, en 2017-2018, des représentant.e.s du syndicat UNEF - Union Nationale des Étudiants de France - ont porté un projet qui visait à distribuer des protections périodiques sur la fac. Ce projet n’a pas abouti. 

Ce projet militait pour la distribution gratuite et sans condition de produits périodiques. Dans l’idéal, des distributions de produits bios en libre service dans les toilettes des filles et des garçons. Un dossier complet a été monté, comprenant des calculs de budgets ou encore des analyses sociologiques. L’ancienne présidente de l’UNEF nous avoue que ce budget était élevé et que cela était un argument pour bien montrer que les protections périodiques coûtent cher.

Pour pouvoir obtenir des subventions, un dossier a été présenté au CROUS par le biais du Crous Culture Action et au Conseil d'Administration de la faculté par le Fond Social Développement Initiative Étudiante (FSDIE). L’UNEF a des représentant.e.s dans ces institutions et pensait donc obtenir leur approbation plus facilement. Cependant, il apparaît que le CROUS a un budget de 5000€ à répartir entre 12 dossiers présentés dans une journée. Ce projet-là n’a donc pas été retenu par manque de moyen. Pour le FSDIE, les étudiantes de l’UNEF ont seulement reçu une lettre leur disant non et décrivant le projet comme n’étant pas assez abouti. Il a été aussi évoqué une excuse concernant l’hygiène selon laquelle mener ce projet n’était pas possible car on ne peut pas mettre de boîtes en carton dans les toilettes.

Pour l’étudiante interrogée, cette décision n’a pas de sens. Elle pense que le fait d’être de l’UNEF a joué en leur défaveur. En effet, ce syndicat a soutenu vers la fin les blocus et les occupations lors des mouvements de contestation contre Parcoursup et la loi ORE (Loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiant.e.s) en 2018, ce qui n’a pas beaucoup plu à la direction de la fac. Elle parle d’un “non-envie d’aider par rapport au projet” et déplore ne pas avoir eu l’occasion d’en discuter avant ou après avoir reçu un non catégorique.

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Cette année encore, lors des élections universitaires du mois de février 2020, les étudiant.e.s de l’université de Nantes ont pu voir le sujet de la précarité menstruelle revenir sur les tracts de nombreux.ses candidat.e.s. Ainsi, certains syndicats revendiquaient le projet de mise en place de distributions de protections. Nous avons pu parler avec un représentant de l’UNEF qui nous a indiqué qu’il s’agit pour elleux d’un sujet présent depuis 2 ou 3 ans au niveau national, et qu’ils essaieraient encore de mettre en pratique ce qu’iels ont tenté l’année dernière. 

Nous ne savons pas réellement dans quelle mesure les syndicats étudiants et les candidat.e.s s’impliquent à ce niveau mais le sujet devient de plus en plus commun, ce qui montre le besoin réel pour celles et ceux qui sont victimes de cette précarité menstruelle.

Au cours de la période 2019-2020, une étudiante de la Faculté de droit et de Sciences politiques a pris l’initiative d’instaurer une boîte libre-service dans les toilettes afin de proposer des protections menstruelles aux personnes en ayant besoin. Ce mouvement se limite pour l’instant aux toilettes des femmes.

Pour y parvenir, l’étudiante considère avoir fait face à des obstacles malgré un soutien global de la faculté. En effet, selon elle, la fac a changé la police du panneau annonçant la mise en place de la boîte, et ce sans son consentement. Le panneau affiché comporte une police qu’on pourrait qualifier de “féminisée” ainsi qu’une image “très féminine”. De plus, selon elle, l’administration de la faculté a tenté d’enlever le mot “règles” pourtant élémentaire dans ce projet. 

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Le principe se base sur le fait qu’on puisse se servir librement en protections hygiéniques et également de l’approvisionner à souhait; cela se fonde alors sur la solidarité. La boite n’a pas de couvercle afin mieux montrer que ce n’est pas quelque chose de tabou, et qu’il ne faut pas cacher les protections hygiéniques. 

Actuellement, la boite présente dans les toilettes n’est jamais vide, le projet a été un succès et cela montre qu’en l’absence d’initiative des pouvoirs ou des établissements publics, les individus peuvent eux aussi changer les choses et avoir différentes initiatives.

Affiche explicative du projet modifiée par l'administration de la faculté et affichée dans les toilettes des filles de la faculté de droit.

Par ailleurs, toujours sur le campus de l'université de Nantes, a été organisée le 9 mars dernier une distribution gratuite de protections périodiques par l’association “Universitaires Solidaires”, à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes. Les personnels de l'université la composant ont désormais la volonté d'organiser une distribution de protections périodiques par mois, pour aider les étudiant.e.s démuni.e.s.

Lille

Lille

 Léa Aujal, étudiante de L3 de l'École de Supérieure de Journalisme de Lille a cofondée en mars 2019 l’association 

« Nouvelles Règles » avec son amie Chloé. Les deux étudiantes ont relancé l’initiative de Sandrine Rousseau, la vice-présidente de l’ESJ, qui avait organisé une distribution gratuite à l’université en 2018. Ainsi, elles ont mis à disposition, gratuitement et aux yeux de tous et toutes des protections hygiéniques dans les toilettes de leur école. Pour réaliser ce projet, elles ont pu compter sur le soutien de l’administration de l’école, qui les a subventionné. Le fait que l’une des fondatrices ait pu profiter de l'action de Sandrine Rousseau  a été: “le germe de notre association”, confie-t-elle. Grâce à leur association, elles ont aussi permis aux femmes SDF, ou aux mères dans le besoin, d’avoir accès aux protections hygiéniques. Au-delà d’une lutte contre la précarité menstruelle, leur association s’inscrit dans une véritable démarche féministe et promeut la visibilité des femmes en organisant des conférences au sein de l’école (ESJ). 

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Rennes

RENNES

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Des kits de protections hygiéniques ont été distribués gratuitement à l'université Rennes 2 en septembre 2019. On comptait alors 9 000 protections jetables et 1 300 réutilisables. C’est la deuxième université française à mener cette action, derrière son inspiratrice lilloise. La mise en place d’un tel dispositif est en fait la conséquence de sa victoire comme projet de budget participatif.

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Quelques mois après cette réussite, l’université de Rennes 1 copie et passe l’examen: 900 protections hygiéniques réutilisables et 2400 kits de protections jetables seront proposés tout au long de l’année, gratuitement. Soit au travers des 29 distributeurs, soit en passant par le service de santé étudiant ou une des 15 associations étudiante de l’université. En revanche, il faut justifier du statut d’étudiant pour en bénéficier. Ces protections sont financées par la Contribution de vie étudiante et de Campus (CVEC), qui est payée par chaque étudiant.e (non boursier.ère) qui s’inscrit à l’université. L’objectif de cette installation : la pérennisation afin de lutter sur le long terme contre la précarité menstruelle en milieu étudiant. 

Créteil
CRÉTEIL
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C’est très récemment, le 9 mars 2020, que l’université de Créteil a accueilli son premier distributeur de protections périodiques. A disposition des toutes les étudiant.e.s, sans critères quelconques, ces serviettes et tampons sont 100% coton, donc sans pesticides, sans chlore et sans plastique, qui encore aujourd’hui sont présents dans presque toutes les protections. C’est là l’initiative d’une association étudiante, soutenue par le président de l’université.

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